Blog d'une lyonnaise trentenaire célibataire et passionnée
TROISIÈME CONGÉLATION DE MES OVOCYTES
A noter que ce témoignage n’est qu’un partage d’expérience et d’avis personnels, il ne remplace en rien un avis médical de spécialiste.
J’ai effectué ma 3ème ponction ovocytaire à Lyon, plus précisément à l’Hôpital femme mère enfant de Bron.
Préambule
Cela fait maintenant un moment que je me suis investie dans la préservation de ma fertilité. J’ai effectué une première congélation de mes ovocytes en Espagne en Mai dernier avant que cela ne soit autorisé en France. Puis quand la loi bioéthique a été votée le permettant, j’ai effectué une seconde ponction à Lyon en Novembre dernier. Malheureusement mon total de 12 ovocytes congelés (6 à Barcelone que j’espère pouvoir rapatrier si besoin, et 6 à Lyon) reste un nombre limité et le taux de probabilité d’obtenir une grossesse à un âge plus avancé reste encore trop faible à mon goût… Puisqu’en ce mois de Janvier, j’ai l’opportunité d’avoir une vie professionnelle encore flexible (je développe un projet de création d’activité), suivant les conseils des médecins de l’hôpital je prends mon courage à deux mains et je me lance dans une troisième ponction afin de mettre toutes les chances de mon côté pour une potentielle future grossesse !
Au moins je sais maintenant à quoi m’attendre, je connais le traitement et je sais réaliser les injections. Chaque traitement et chaque ponction pouvant être très différents quand même, je n’anticipe pas trop et essaye d’avancer étape par étape.
En amont du traitement
Ma décision étant prise dès ma sortie de 2ème ponction, les choses ont été plutôt vites.
La secrétaire du médecin m’informe de la démarche à suivre :
- Elle confirme avec le médecin que le traitement sera le même et m’enverra les ordonnances par e-mail.
- Seul examen à refaire avant chaque ponction : une prise de sang pour vérifier que je n’ai pas attrapé une maladie entre temps (VIH, hépatites, syphilis, rubéole).
- Il me faut reprendre un RDV avec un anesthésiste pour vérifier que tout est ok de ce côté-là.
Je décide aussi d’attendre un cycle complet entre les 2 ponctions, d’abord pour laisser à mon corps le temps de s’en remettre, ensuite parce qu’il y a les fêtes de Noël au milieu. J’ai besoin de penser un peu à autre chose !
Du coup je coordonne tout ça tranquillement. Après relance je finis par recevoir les ordonnances par e-mail. Cela me permet d’effectuer ma prise de sang, qui ne détecte aucune des maladies. En parallèle je fais un appel Visio avec un anesthésiste. Cette fois on ne me fait pas choisir entre plusieurs types d’anesthésie puisque mon médecin opère trop rapidement pour avoir le temps d’effectuer autre chose qu’une anesthésie générale classique. Je l’ai bien vu lors de mon opération précédente ! En un mois mon état n’a pas changé, le RDV est donc très rapide.
Début Janvier, j’achète le début du traitement c’est-à-dire :
- les médicaments nécessaires pour les 5 premiers jours d’ici le premier RDV de suivi (qui pourrait modifier la suite du traitement) : 5 stylos de Bemfola 300 unités (et il me reste 3 stylos de Bemfola 450 unités du traitement précédent que je pourrais utiliser par la suite en injectant 300 unités au lieu de 450). Comme la fois précédente vu que la température de mon appartement n’excède pas 25 degrés je les conserve en dehors du frigo.
- quelques Fyremedel 0,25g puisque de toute façon il m’en faudra au minimum quelques-uns.
Et je n’ai pas besoin de racheter le Decapeptyl 0,1 mg (2 ampoules et 1 solvant) puisqu’il m’en reste suffisamment des traitements précédents.
Je suis donc prête pour démarrer le traitement dès que mes règles se déclencheront, au deuxième jour des règles. Elles sont sensées arriver autour du 6-10 Janvier.
En parallèle, les contaminations Covid sont en train de croitre de manière exponentielle avec le nouveau variant Omicron… Du coup je fais le choix après ma soirée du nouvel an (en petit comité) de rester isolée ces quelques semaines jusqu’à mon opération. Ça serait dommage que tout tombe à l’eau si mon test Covid d’avant opération est positif ! Et je crois que j’ai bien fait, mon médecin me parle de cas de patientes positives juste avant l’opération.
Début des règles et début du traitement
Mes règles se sont fait attendre un peu et arrivent finalement le Mardi 12 Janvier. Je commence donc mon traitement le lendemain le Mercredi 13 Janvier. J’appelle le secrétariat du médecin pour confirmer la date de début de traitement, et pour planifier les RDV de suivi la semaine suivante.
C’est reparti pour mon injection de Bemfola 300 unités tous les soirs à 21h. Vu que je me suis confinée à cause de la situation sanitaire, au moins je suis chez moi tous les soirs pour mon injection et ça me facilite les choses ! Cette injection est la plus « facile » à réaliser car l’aiguille est fine et je ne la sens quasiment pas rentrer dans la peau. Mais j’ai beau y être habituée et ne plus avoir vraiment d’appréhension à réaliser la piqûre moi-même, chaque injection reste quand même stressante. Il faut penser à tout bien désinfecter, que l’aiguille rentre bien dans la peau, que tout le produit soit bien injecté, etc. J’espère à chaque fois ne pas avoir d’imprévu !
Par exemple un soir, alors que j’avais l’impression d’avoir fait mon injection comme d’habitude, une partie du produit a coulé autour du lieu d’injection. Ca ne m’était jamais arrivé… Avec le recul je n’avais peut être pas assez bien vissé l’aiguille ? Pour être sûre que cette perte de produit (estimé autour de 50 unités maximum je pense ?) n’ai pas d’impact, j’ai quand même envoyé un e-mail à la secrétaire de mon médecin qui m’a répondu le lendemain que ce n’était pas grave et qu’il n’y avait rien à faire de plus.
Lundi 17 Janvier : premier RDV de suivi
J’arrive à l’Hôpital Femme Mère Enfant de Bron pour mon premier RDV de suivi avec le médecin. Il me fait rapidement une échographie. Mon médecin est content, mes follicules semblent bien répondre au traitement ! Du coup moi aussi je le suis… Surtout que c’est probablement ma dernière ponction, j’espère que le résultat sera à la hauteur !
Il décide donc de mettre toutes les chances de mon coté et d’augmenter le traitement en passant du Bemfola 300 unités au Bemfola 450 unités. En plus ça tombe bien j’avais 3 Bemfola 450 unités à utiliser pour la suite ! Par contre je suis assez étonnée, je croyais qu’il m’avait dit lors de mon traitement précédent que les doses étaient augmentées dans les cas ou les follicules ne répondaient pas à la dose de 300 unités… Je ne cherche plus à comprendre, je retiens juste que je veux mettre toutes les chances de mon côté, et que si c’est le cas en boostant le traitement alors allons-y !
A priori mon opération de ponction devrait avoir lieu le lundi ou mardi suivant, ouf cela veut dire que je ne serais pas impactée par l’arrêt des opérations le week-end. Et que ça devrait être plus facile pour moi de trouver quelqu’un de mon entourage disponible pour venir me chercher à l’Hôpital et dormir chez moi la première nuit post-anesthésie.
Le prochain RDV de suivi étant prévu pour vendredi, je pars ensuite commander à la pharmacie tous les produits qu’il me manque pour tenir jusqu’au vendredi compris (puisque les commandes ne sont à chaque fois livrées que le lendemain, il me faut de quoi tenir jusqu’à samedi au cas où).
Ceci étant fait, je rentre ensuite dans une petite routine de confinement/traitement. Dès le lundi soir je réalise dorénavant tous les jours à 21h deux injections puisque vient d’ajouter l’injection de Fyremadel 0,25g. La seringue est pré-préparée, elle est facile à appréhender car il n’y a rien à préparer à part la peau à désinfecter. Par contre l’aiguille est un peu plus épaisse et par conséquent rentre un peu plus difficilement dans la peau. Petit stress supplémentaire mais cette petite difficulté reste raisonnable.
Coté effets secondaires, j’ai l’impression d’être beaucoup moins impactée par le traitement que lors de ma ponction précédente. Cette fois-ci je n’ai pas de baisse de moral. Peut être juste un peu de fatigue dans la dernière ligne droite. Pourtant le traitement est plus fort. Va savoir comment le corps fonctionne, on ne peut jamais prévoir ! Comme quoi il n’y a vraiment pas de science infuse, il est difficile de prévoir en amont comment une femme et son corps vont réagir. A partir du 5ème jour je commence à me sentir un peu gonflée sur les deux cotés du bas du ventre. Mais cela ne me gène pas trop, surtout que je suis confinée chez moi donc à l’aise dans un grand jogging bien confortable ! Il faut bien que ce confinement présente quelques avantages… Car j’avoue que limiter sa vie au combo travail/ tv/traitement, c’est pas toujours facile et je trouve parfois le temps long !
Vendredi 21 Janvier : deuxième et dernier RDV de suivi
Le vendredi, je retourne voir le médecin. Je devrais enfin connaitre ma date d’opération, je vais pouvoir m’organiser. Je me suis finalement habituée à ce suivi un peu plus « light » qu’en Espagne, c’est finalement moins contraignant (j’espère aussi que c’est tout aussi efficace) et ça facilite l’organisation.
L’échographie révèle que mes follicules ont poursuivi leur très bon développement, ils sont en nombre important et de bonnes tailles ! Une vraie poule aux œufs d’or… Je croise les doigts pour que les résultats de la ponction soient encore meilleurs que les fois précédentes, en tout cas j’ai bon espoir. Les follicules ne sont pas encore tout à fait matures, il faut donc continuer le traitement encore quelques jours jusqu’au samedi soir. Puis effectuer l’injection de Decapeptyl dimanche soir à 21h, soit 36h avant la ponction… qui aura donc lieu Mardi. Ça tombe bien, Mardi mon frère est disponible pour venir me chercher à l’Hôpital en fin d’après midi et dormir chez moi la première nuit après l’anesthésie.
J’informe aussi le médecin que dans les ordonnances envoyées par e-mail les mêmes médicaments anti-douleur m’ont été prescrits, or je ne tolère pas le Tramadol il me faut donc un autre anti-douleur un peu fort. A noter d’ailleurs que le Tramadol est le même médicament que le Contramal (heureusement que la pharmacie m’en a informé !). Il me répond qu’il faudra que je demande aux internes le jour de mon opération, lui ne sachant pas quoi me prescrire d’autre… Je suis surprise de sa réponse ! Dommage j’aurais aimé l’acheter en amont pendant que je suis encore en forme. Tant pis je devrais passer à la pharmacie juste après mon opération, pas trop le choix. Au pire j’y enverrais mon frère.
Fin du traitement
Le fin du traitement se passe bien, même si j’ai hâte que ça se termine ! Finalement le traitement (sans compter le jour de l’injection de Decapeptyl) aura quand même duré 11 jours, contre 10 jours pour le premier traitement et 8 jours pour le second (débuté en cours de cycle).
Le dimanche 23 Janvier à 21h, je dois m’injecter le Decapeptyl 0,1 mg (2 ampoules et 1 solvant). Ca me stresse un peu en amont car la préparation du produit n’est pas facile. Il faut utiliser plusieurs aiguilles différentes, récupérer le solvant dans la seringue, le rejeter dans une première ampoule de poudre, mélanger, récupérer le mélange dans la seringue, et refaire le même procédé avec la deuxième ampoule de poudre. A la suite de ça, il faut obtenir 0,9-1 ml de produit.
C’est la première fois que je dois le préparer moi-même : la première fois c’était la clinique espagnole qui me l’avait préparé le jour même et je l’avais conservé au frigo jusqu’à l’injection, et la seconde fois c’était une amie infirmière que j’avais invitée à diner qui me l’avait préparé. Sauf que cette fois-ci, je ne suis pas en Espagne, mon amie infirmière n’est pas disponible, et nous sommes dimanche je ne trouverais jamais d’infirmière pour me le préparer ! Après ce n’est pas si compliqué, c’est juste que je n’ai pas d’expérience en la matière et que j’ai un peu peur de rater la préparation. A la base il ne me restait que les quantités exactes de Decapeptyl dont j’avais besoin, mais en parlant de mes appréhensions au médecin vendredi il m’a donné de quoi faire une nouvelle préparation si vraiment je ratais la première. Il me dit qu’il en a trop dans ses locaux et il semble bien content de s’en débarrasser.
Malgré mes appréhensions je m’y colle, et heureusement tout se passe à peu près comme prévu. A la seule différence que j’oublie de purger l’air dans la seringue après avoir aspiré le solvant et avant de le réinjecter dans le premier flacon… Je m’en aperçois après coup, j’espère que cela n’a pas d’impact. Mais le produit parait mélangé, ça devrait aller. Après toutes ces manipulations j’obtiens 0,9 ml de produit… dommage 1 ml c’est mieux. Mais au moins je n’ai pas à le refaire ! J’avais préparé l’injection un peu trop en avance, du coup je mets la seringue au frigo une dizaine de minutes avant de la ressortir, de purger l’air et de réaliser l’injection. Qui ressemble à toutes les piqûres que j’ai déjà effectuées. Ouf ça y est normalement c’est la vraie dernière injection destinée à préserver ma fertilité !

– en haut à gauche toutes mes injections quotidiennes,
– en bas à droite le matériel annexe (poubelle à seringues et aiguilles, ainsi que mon matériel de désinfection),
– en haut à droite les anti-douleurs d’après opération (il manque juste le Néfopam sur la photo, que je n’ai finalement pas utilisé),
– enfin en bas à droite le Décapeptyl (à injecter 36h avant la ponction) avec les aiguilles qui servent à préparer le mélange.
Lundi 24 Janvier : Test PCR la veille de la ponction
Comme pour toute opération depuis quelques années, il faut un test PCR de moins de 24h (le médecin me disait que c’était l’idéal, mais si c’est un peu plus en amont ça convenait aussi). J’avais pris RDV dans un laboratoire à coté de chez moi lundi le plus tot possible, l’opération étant mardi matin tôt. Un peu juste comme délai mais je n’ai pas le choix puisque le dimanche tout est fermé. Pas mal de queue vu la situation sanitaire du moment… Finalement je reçois l’e-mail de résultat au milieu de la nuit, j’avoue que je suis soulagée de le voir au réveil, ouf juste à temps et le résultat est bien négatif!
La veille de la ponction, je me sens plutôt bien, juste un peu fatiguée. Pas mal gonflée dans le bas du ventre aussi. Bizarrement lors de toutes mes ponctions je me suis sentie un peu plus gonflée à droite qu’à gauche, va savoir pourquoi…
Mardi 25 Janvier : Jour J, la ponction
Levée à 6h, pour être à l’Hôpital à 6h45. Pas la peine de prévoir autant d’avance que la dernière fois, je sais qu’il est facile de se garer si tôt le matin, et je sais ou me présenter ensuite. Après 2 douches à la Bétadine la veille avant de me coucher, j’en reprends 2 au réveil. J’aurais pu utiliser du savon uniquement, mais vu qu’il me reste de la Bétadine autant l’utiliser.
Ce matin je me sens gonflée et plutôt ballonnée, surtout en arrivant à l’Hôpital et en attendant l’opération. Beaucoup plus que pour les ponctions précédentes. Je subis en me disant que le résultat de la ponction sera surement meilleur !
Dans la salle d’attente nous sommes 6-7 femmes à attendre que l’infirmière vienne nous chercher une par une. Après quelques questions, je me déshabille pour mettre la blouse et les vêtements jetables de rigueur, j’enfile mes pantoufles que j’ai amené sur demande de l’Hôpital, et je garde juste mon portable et un livre pour patienter jusqu’à l’opération. L’infirmière s’occupe du reste de mes affaires. Cette fois je dois attendre en partageant la chambre avec une autre femme dans mon cas. Nous avons chacune un grand fauteuil électrique confortable. Ma voisine n’a pas l’air plus bavarde que moi, nous bouquinons toutes les 2 en attendant notre tour. L’infirmière vient me chercher pour placer le cathéter, puis je retourne dans ma chambre.
Je vois à travers la porte des brancardiers qui viennent chercher les femmes 2 par 2. Je ne sais pas si les questionnaires de satisfaction ont un quelconque impact, mais j’avais déploré le fait qu’on vienne nous chercher 4 par 4, et qu’il faille ensuite attendre un long moment dans une salle d’attente à coté du bloc opératoire. L’attente faisait monter le stress. Mais là 2 par 2 c’est bien mieux, ça permet de ne pas être seule, de discuter si on le souhaite, et l’attente à coté du bloc n’est pas longue.
Vers 9h-9h30 on vient enfin nous chercher. Livre et téléphone sont confiés à l’infirmière et nous descendons à pieds au bloc opératoire. Dans la salle d’attente, je discute avec ma voisine. Qui à 40 ans et en est à sa 5ème opération de l’année. 2 retraits de fibromes présents dans l’utérus et 2 FIV n’ayant pas fonctionné (l’une d’elles a révélé une grossesse mais celle-ci n’a pas fonctionnée à cause d’un nouveau fibrome). La pauvre, je croise les doigts pour que cette nouvelle tentative de FIV aboutisse. On ne discute pas plus de 5 min car je suis rapidement appelée au bloc. C’est mon tour !
Enfin cette ponction va avoir lieu, et la balle est dans le camp des médecins. Marre de toutes ces étapes et de l’attente. Je suis placée sur la table d’opération, je retire mes vêtements jetables mais je garde la blouse, puis assez rapidement on me met le masque à oxygène (après m’avoir retiré le masque chirurgical) et on m’injecte le produit qui va m’envoyer dans les vapes. Je me sens partir….
J’ai assez peu de souvenirs du réveil. Je me souviens juste être assez stressée d’avoir des douleurs, du coup dès que je les sens venir je demande des anti-douleur. J’ai répété toute la matinée à qui veut l’entendre que je suis intolérante au Tramadol, hors de question que je revive mon cauchemar de Novembre lors de ma dernière ponction ! D’ailleurs une interne à la sortie du bloc me fait une ordonnance pour un autre type de médicament anti-douleur fort au cas où. Et me donne en même temps le compte rendu de l’opération (copier-coller du compte rendu de ma dernière ponction).
Après une trentaine de minutes en salle de réveil, puisque tout va bien les brancardiers remontent mon lit dans le service ou j’étais en arrivant ce matin. On plaisante sur la nourriture de l’Hôpital, c’est que ça va pas trop mal. L’infirmière me rend mes affaires, je dois me lever et aller aux toilettes faire pipi, vérifier que je ne saigne pas trop et me rhabiller. Pas facile de se lever et de bouger je suis encore bien dans les vapes. Mais je suis tellement soulagée que les douleurs soient supportables !
Je retourne à mon fauteuil de ce matin ou m’attend un petit déjeuner (« qualité hôpital »). Sans grosse douleur, j’ai plutôt faim et je me restaure. Je suis plutôt bien et je reprends mon bouquin pour faire passer le temps.
Après que l’infirmière m’ait retiré le cathéter, j’ai RDV avec la biologiste à l’autre extrémité de la clinique en début d’après-midi. Je commence à connaitre le process, je sais où aller. Toutes les femmes ayant eu une ponction dans la matinée sont dans la salle d’attente, nous patientons toutes pour avoir enfin le résultat d’une dizaine de jours de traitement et de notre ponction ! Je suis confiante, le médecin m’avait dit que ça semblait prometteur, les doses du traitement ont été augmentées et je me sentais bien gonflée ce matin.
Ça y est c’est mon tour, je rentre dans le bureau. Et là, c’est la douche froide ! Ma ponction n’a mené qu’à… 3 ovocytes congelés mûrs (sur 3 ovocytes ponctionnés). Deux fois moins que chacune des ponctions précédentes. Je suis dégoutée, tellement déçue. Tout ça pour ça ! Alors qu’on m’avait laissé espérer que le résultat pouvait être meilleur que les fois précédentes… Bien sûr c’est mieux que rien, mais sur le coup je suis vraiment déçue.
Je m’étais dit que c’était ma dernière ponction, puisque je pensais ne pas être loin d’une vingtaine d’ovocytes congelés au total. Or là je n’en suis qu’à 15 ovocytes congelés, dont 6 en Espagne. Je discute avec la biologiste, qui me dit qu’effectivement 15 ce n’est pas beaucoup, cela ne me donne qu’une probabilité sur 2 d’avoir une grossesse si un jour je souhaite les utiliser. Son conseil à elle serait de refaire une nouvelle ponction, mais elle me conseille d’en discuter avec le médecin qui me suit.
Heureusement le bureau du médecin qui me suit est à côté, et il se trouve souvent dans les couloirs. J’arrive à le croiser, et il prend le temps de discuter avec moi. Apparemment j’avais pas mal de follicules présents mais la plupart était vides. Conséquence à priori d’une AMH (hormone anti-müllerienne) faible, correspondant à mon âge déjà avancé du point de vue de la fertilité (j’aurais 37 ans en Juin). Lui est un peu plus optimiste, il me dit que 15 ovocytes congelés c’est mieux que rien, que j’ai déjà beaucoup donné. Mais il ajoute que je peux aussi en faire une dernière avant mes 37 ans… Il en voit tellement que ça ne lui parait pas grand-chose. En bref, il me laisse mon libre arbitre, quelle que soit ma décision ce sera la bonne.
Je vais ensuite voir la secrétaire de mon médecin pour effectuer le paiement des RDV de suivi et de l’opération. Dans l’hypothèse d’une nouvelle ponction, elle me réserve une place sur le planning de Mars (le temps d’un cycle complet de repos) et préparera les ordonnances au cas où. Tout le reste est en place ou à jour : les examens médicaux à réaliser en amont ne seront plus à refaire, les dossiers auprès de la sécurité sociale ou du service administratif de l’hôpital sont toujours ouverts, etc. Je n’aurais donc pas besoin de tout recommencer. A part le traitement bien sûr, les RDV de suivi et l’opération de ponction !
Après tout ça, il est presque 15h mais de toute façon mon frère ne pourra venir me chercher qu’après son boulot vers 17h30. L’infirmière de ce matin m’avait dit que je pourrais revenir attendre dans le service. Je prend un sandwich à la cafétéria de l’Hôpital au passage et je remonte dans mon fauteuil bien confortable pour bouquiner. Puis la fatigue se fait sentir et mes yeux se ferment… Malheureusement au bout de 5 min l’infirmière me réveille car le service va fermer et je dois attendre dans un salon un peu plus loin. Dommage le fauteuil est un peu moins confortable et ne dispose pas de position allongée.
A 17h30 je sors de ma clinique en compagnie de mon frère. Il est venu en Vélov et me raccompagne chez moi en conduisant ma voiture. Vu que j’ai peu de douleurs le retour se passe bien. Je passe quand même à la pharmacie en bas de chez moi pour prendre les médicaments anti-douleur plus forts, au cas où j’en ai besoin pendant la nuit. Quel gâchis de médicaments tous ces médicaments achetés « au cas où » et que personne ne veut reprendre même si la boite n’est pas ouverte!
Il est prévu que mon frère passe la première nuit chez moi, comme c’est conseillé la première nuit suivant une anesthésie. J’avais préparé en amont de quoi manger, nous nous faisons donc un plateau repas devant un bon film. Je suis soulagée que celle nouvelle ponction soit finie ! Même si j’aurais aimé que le résultat soit meilleur…
La nuit se passe très bien, j’étais bien fatiguée et j’écrase comme on dit ! Je me réveille presque en forme, et toujours avec très peu de douleurs. Je prends quand même un Doliprane au cas où. Finalement c’est mon frère qui a le moins bien dormi, il s’est fait réveillé par ma chaudière toute la nuit le pauvre !
Je me remets très vite de l’opération. Au bout de 24h je n’avais quasiment plus de douleurs et j’ai arrêté de prendre tout anti-douleur. Je pense qu’il y a un vrai lien avec le fait que seulement 3 ovocytes aient été ponctionnés. J’ai eu moins de saignements aussi. Le lendemain de la ponction j’étais même bizarrement en forme. Bon après dans la semaine qui a suivi j’étais quand même bien fatiguée dès que je faisais quelque chose, c’est normal une anesthésie fatigue l’organisme. A chaque ponction j’ai été particulièrement fatiguée pendant 2 à 4 semaines après l’anesthésie.
Plus les jours passent, plus je commence à pencher pour faire une nouvelle ponction en Mars. Ce n’est pas idéal au niveau timing car j’ai beaucoup de choses prévues autour de cette période là (déménagement, formation, projet de création d’activité, vacances à la montagne). Mais si je ne le fais pas je vais toujours garder ça dans un coin de ma tête, j’aurais eu l’impression de ne pas avoir mis toutes les chances de mon coté et finalement je n’aurais pas l’esprit tranquille. En plus tout est facilité par rapport aux ponctions précédentes car les choses sont déjà en place et je connais déjà bien le process. Il ne me reste plus qu’à faire le traitement et la ponction. Je débute aussi un CDD mi-Avril, mon emploi du temps peut disposer d’une flexibilité d’ici là, c’est maintenant ou jamais. Seules mes vacances au ski risquent d’être impactées car elles devraient tomber juste après l’opération, mais je pars avec un ami proche qui est prêt à adapter nos vacances en fonction de ma forme.
Dans le fond, je sais que je vais la faire cette nouvelle ponction, j’attends juste de savoir quand seront mes prochaines règles pour pouvoir calculer une date d’opération prévisionnelle et m’assurer que je pourrais être opérée avant mes vacances.
Finalement mes règles arrivent plus rapidement que prévu, 5 jours après la ponction (contre 11 et 13 jours les fois précédentes) ! Selon mes calculs je devrais me faire opérer autour du 18 Mars 2022. Je confirme donc cette nouvelle ponction en Mars auprès de l’Hôpital.
Conclusion
Ce qui devait être ma 3ème et dernière ponction ne sera finalement pas la dernière… J’ai tant espéré pendant ce traitement que le résultat soit meilleur que les résultats précédents que j’ai été vraiment déçue de n’avoir finalement congelé que 3 ovocytes. Au moins dans ma désillusion les douleurs post-opératoires ont été beaucoup moins fortes et j’ai beaucoup mieux supporté l’opération. Que ça ait au moins un avantage !
Me voilà en tout cas repartie pour un tour. Mais je crois que je l’appréhende moins, je commence à avoir l’habitude. C’est vrai que je consacre beaucoup de temps et d’énergie pour quelque chose qui me sera qu’hypothétiquement utile dans le futur, mais la maternité est un sujet important pour moi et je tiens à mettre toutes les chances de mon côté.
Enfin, pour terminer, je me rends vraiment compte que chaque femme et chaque traitement/ponction est vraiment différent. Que ce soit pour l’impact du traitement sur le moral, les douleurs post-ponction, la fatigue, la réaction des follicules au traitement. Il n’y aucune règle applicable !
Si suite à ce témoignage tu as des questions ou souhaites discuter avec moi n’hésites pas à me contacter ça sera avec grand plaisir !